18 Avril 2024

Histoire d'un immeuble: 67 rue Saint Jacques 5/21

La maison de Jean Mariette

« Les Colonnes d’Hercule »

Comme le balcon et la porte d’entrée sont classés « monument historique », Wikipédia a dédié un article à l’immeuble

Jean Mariette petit-fils de Pierre Mariette, fondateur d’une dynastie de graveurs, fait rebâtir en 1734 la maison que son père avait acquise rue Saint-Jacques en agrandissant l'ensemble par l'achat de trois maisons voisines.

La façade sur rue de la maison à usage locatif comporte un balcon avec une grille en fer forgé au motif « en ailes de papillon ». Le rez-de-chaussée était la boutique de Jean Mariette avec une arcade derrière la devanture en bois. Ce bâtiment a été surélevé de deux étages. Ce bâtiment comporte un escalier avec une rampe en fer forgé.

Le rez-de-chaussée de la cour à l’arrière est orné d’arcades en anse de panier avec des mascarons.

Des caves médiévales subsistent sous le bâtiment du fond. Ce bâtiment qui desservait les appartements de Jean Mariette a également conservé son escalier avec rampe en fer forgé d’origine.

Photographie publiée par Wikipédia

En 1637, François Langlois (1588 – 1647), Maitre de la Communauté des libraires depuis 1634, s’installe à cette adresse de la rue St Jacques et avec cette enseigne.

Détail de l’image suivante

C’est un très grand amateur d’estampes et il a beaucoup voyagé, en particulier en Italie.
Il meurt en 1647 et sa femme Madeleine de Collemont (beaucoup plus jeune que lui (32 ans de moins) reprend la direction des Colonnes d’Hercule.
Elle la conserve pendant 8 ans.

En avril 1655, elle se remarie avec Pierre Mariette II qui est beaucoup plus jeune qu’elle (elle a 35 ans et lui 20 ans).

En 1661, elle décède.

A partir de cette date, Pierre Mariette II va se consacrer son activité aux Colonnes d’Hercule.
Le 15 septembre 1692, par acte notarié passé devant Maitre Lorimier, Pierre II va vendre à son fils Jean la maison.

Jean va continuer et toujours à la même enseigne.

Détail d’une gravure de Louis XV enfant.

Le 7 mai 1694, Pierre-Jean nait dans cette maison

En voici une description sommaire publiée dans le livre suivant : Histoire des plus célèbres amateurs français et de leurs relations avec les artistes par J. Dumesnil (1856)

En 1734, jean décide de reconstruire la maison après l’avoir démolie ainsi que 3 autres logis.

Mais il se heurte à une réclamation déposée par la voisine, La veuve Chiquet.

Elle lui conteste la longueur du balcon. (dossier consultable aux Archives Nationales)

Le 2 août 1734, un architecte se rend sur place assisté du Procureur du Roi.

En effet le Sieur Jean Mariette, marchand libraire et propriétaire d’une maison sise rue St Jacques près des Mathurins (NDLR : l’église) demande la permission de faire poser un balcon neuf à la façade d’icelle d’environ 26 pieds de face et 19 ou 20 pouces de saillie.

Jean Mariette est en litige avec la propriétaire voisine.

Finalement le balcon sera élevé de 13 pieds de face du côté de la rue. 13 pieds de hauteur équivalent à 4 mètres.

L’architecte recommande en outre de bien sceller le balcon sur la façade pour qu’il soit solide.

Ses recommandations ont été bien respectées puisque le balcon a été classé au début du XXe siècle. Et aujourd’hui, il est toujours en place.