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#RDVAncestral

Les démarches de Louis Dumonceaux

 en 1872    

            Pour qui fait des recherches généalogiques à Paris et avant 1860, la tâche est compliquée.

            C’est pour ces raisons que Louis Dumonceaux (1827- 1875) s’est manifesté auprès de moi et qu’il m’a raconté ses démarches.

            Comme beaucoup d’ouvriers parisiens, j’ai toujours soutenu la Commune même si pendant la semaine sanglante (21-27 mai 1871) j’habitais encore Clichy.

Durant cette semaine, les Fédérés ont mis le feu à de nombreux bâtiments publics parisiens. Il fallait absolument retarder la progression de Thiers.

Hélas, les collections de l’État Civil ont brûlé.

En février 1872, une loi a été votée et nous a invités à reconstituer l’État Civil de nos proches nés, mariés et disparus avant 1860.

En 1872, j’ai 47 ans, j’ai été marié 2 fois et j’ai eu 5 enfants qui sont morts très jeunes.

Seule ma 2e épouse (Marie-Louise Rigoleur) vit encore avec moi à Clichy, elle est marchande d’épices et moi imprimeur typographe.

Elle me répète qu’il faut absolument que je cherche et fournisse à la commission les documents qui vont justifier de l’existence des disparus.

Voici donc les 5 naissances que j’ai déclarées à la Commission.

  • Mon acte de naissance en date du  8 mai 1827

Cela n’a pas été trop difficile car je suis né  à la Maison d’accouchement du 12e arrondissement et les archives n’ont pas brûlé. 

Je suis le 5e enfant des Dumonceaux, mais je n’ai connu que Marie Anne et Joseph. J’aurai encore 2 sœurs dont je ne me souviens pas du tout.

Nous sommes 3 enfants, Jean Victor, Joseph et moi à être nés à la maison d’accouchement qui s’est appelée ensuite la Maternité de Port Royal.

Comme mes parents étaient pauvres, ils ont souvent déménagé dans leur vie mais en habitant toujours le même quartier, celui situé au cœur du Quartier Latin de 2021.

En 1827, quand je suis né, ils habitaient rue de la Parcheminerie à côté de l’église Saint Séverin.

Je sais, Odile, que la découverte de cet acte t’a permis de savoir où ma mère était née, même si le nom de sa ville natale est très mal orthographiée. Ce n’est pas Lÿon mais Zoutleeuw ou Léau.

  • Acte de naissance de ma 1ère  femme : Alphonsine, Julia, Hélène Deliège du 7 août 1828

C’est grâce à son baptême à Notre-Dame de Lorette

Je me suis mariée avec elle en 1851.

  • Acte de naissance de Louis Alphonse le 31 mars 1852 Il est à la maternité de Port Royal (comme moi). Il est baptisé à Saint Séverin le 11 avril. Nous avons été obligés de le mettre en nourrice à Charny (Yonne) et il meurt chez la nourrice le 2 juillet 1852, il n’a que 3 mois.
  • Acte de naissance de Pierre Frédéric le 27 octobre 1854Mais il meurt le 10 février 1856.
  • Acte de naissance de Louise, Alphonsine, Julia le 12 août 1858. Elle   décède 12 jours plus tard.

En 1858, j’ai 31 ans, ma femme 30 ans et nous sommes seuls et sans enfants.

Pour les actes  suivants, je n’ai pas été obligé de faire des démarches car les registres n’ont pas disparu et car je n’ai plus habité Paris.

La vie fut dure pour moi : en janvier 1860, autre drame, ma femme Alphonsine meurt mais  pas à la maison.

La solitude m’étant insupportable, je décide de me remarier rapidement.

C’est chose faite, le 24 mars 1860, j’épouse à la Mairie de Vanves, Marie-Louise Rigoleur. Elle est bretonne et est née en 1828 (comme ma 1ère  femme !)

Comme nous sommes encore jeunes (33 ans pour moi et 32 ans pour elle), nous avons 2 enfants :

  • Marie-Joséphine nait le 7 avril 1863 à Asnières mais elle meurt le 2 juin.
  • Marie nait à Clichy le 14 septembre 1865 et meurt âgée de 4 jours.

Pendant toutes ces années, ma femme est épicière  ou marchande d’épices. Je l’ai aidée dans son commerce puis je suis devenu imprimeur typographe.

Le 9 octobre 1872, ma femme Marie-Louise meurt à Clichy. Elle a 44 ans et moi 45 ans.

Je quitte définitivement la banlieue pour revenir habiter à Paris, j’habite passage Saint Victor mais je n’ai plus aucun lien avec ma famille.

Le 31 décembre 1875 je décède au 47 rue Jacob, qui est l’hospice de la Charité.

Hôpital de La Charité

Puis je suis inhumé au cimetière d’Ivry sur Seine le 4 janvier 1876 dans la tranchée gratuite de la 11e division.

La tranchée gratuite (aussi appelée fosse commune) est celle où sont inhumés les corps non réclamés dans les hospices et les hôpitaux, les indigents, les morts de la rue récupérés par la Morgue.

En conclusion, je suis satisfait d’avoir fait des démarches en 1872 et d’être sorti du néant grâce à la généalogie.

 

 

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