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#RDVAncestral

Les grands-mères de

Charles et Louise

 

            Mois de juin à Azy sur Marne (Aisne)……il fait beau et chaud.

En quelle année suis-je :  2023 ou 1927 ?

Soudain, je vois un vieux monsieur avec une jolie moustache qui sort de la Mairie.

Il me semble le reconnaitre. Je réfléchis et soudain, une illumination, c’est Charles Dumonceaux le Maire et mon futur arrière-grand-père.

            Je vais le voir et lui demande si je peux aller chez lui et sa femme.

Pourquoi, me demande-t-il ?

            Eh bien, je voudrais vous poser à toi et Maman Lise quelques questions sur vos grands-mères.

            Je veux bien mais tu devras attendre que la photo prévue soit faite.

Nous devons être photographiés par Louis notre gendre avec nos petits-enfants

           Et voici cette photo, tous les 2 entourés de leurs petits-enfants qui les appellent Papa Charles et Maman Lise.

 

Assis de gauche à droite :   Suzanne Foucart (18 ans), Charles (67 ans), Louise (64 ans), Jean Dumonceaux (7 ans)

Debout de gauche à droite :  Pierre Dumonceaux (15 ans), René Foucart (10 ans) et Marcel Foucart (15 ans)

Les enfants Foucart sont ceux de Madeleine, la fille ainée des grands-parents. Il manque Yvonne qui est déjà mariée.  Les Dumonceaux sont ceux de Robert, leur fils.

            Je m’assois à la table des grands-parents et leur demande s’ils sont d’accord pour répondre à mes questions sur leurs grands-mères respectives.

Après un instant de réflexion, ils me disent oui tous les 2 mais ne sont pas sûrs de répondre correctement.

            Je commence par Maman Lise.

            Sais -tu les noms et prénoms de tes grands-mères et en as-tu connu une ?

Ma grand-mère paternelle s’appelait Thérèse Piat, mais elle est une inconnue pour moi. Elle est morte en 1854 à l’âge de 53 ans et son fils Auguste n’avait que 13 ans.

C’était mon père et il est mort en 1871. Il était âgé d’à peine  30 ans et moi de 7 ans. Je n’ai jamais parlé avec lui de sa mère.

Ensuite avec ma mère, on ne fréquentait guère la famille Martin. Nous étions pauvres et mal logées. Ma tante (la sœur de mon père) était riche et fréquentait le « beau monde ».

Il ne reste de Thérèse qu’un tableau la représentant avec son fils Auguste.

       

           Ma grand-mère maternelle s’appelait Adrienne Métivier et je me souviens à peine d’elle.   Elle est morte en 1888, âgée de 79 ans. J’étais déjà mariée et avec 2 enfants.

Outre ma mère, elle a eu 3 autres enfants avec Antoine Matre.

Mon grand-père était cuisinier et ma grand-mère n’a jamais exercé de métier.

Née en 1809 à Bussy St Georges (Seine et Marne), elle y a fini sa vie avec son mari.

            Puis-je te dire quelque chose qui ne te fera sans doute pas plaisir.

En août 1829, elle a accouché d’une enfant naturel, prénommé Zéphirin. Comme elle était fille-mère et sous la pression de ses parents, elle l’a abandonné à l’Hospice à Paris et il est mort quelques jours plus tard.

            Oui je suis bouleversée par cette annonce.

Je dois aussi te dire que j’ai failli être abandonnée par ma mère. Elle aussi était fille –mère, n’avait que 19 ans et a accouché dans une maison tenue par une sage-femme.

J’ai été placée en nourrice puis avec ma sœur nous avons été en pension chez des Bonnes Sœurs toute notre enfance et notre  jeunesse.

            Oui j’ai vu qu’en 1866, tu étais encore en nourrice. Pourtant tes parents étaient mariés.

J’ai vu ton nom sur le recensement de 1866 de Bussy St Georges..

 Tu portes le nom de Martin car tes parents se sont mariés en novembre 1865.

            Mais finalement, tant d’années après,  cela n’a plus beaucoup d’importance.

Je n’ai pas gardé d’eux beaucoup de  souvenirs. Nous ne quittions jamais Paris ma mère, ma sœur et moi.   Parfois, ils venaient voir de la famille à Paris mais rarement.

            Tu vois, Odile, derrière mon apparence sévère et triste, j’adore être une grand-mère attentionnée. J’ai 6 petits-enfants et je suis toujours tellement heureuse de les accueillir à Azy.

Quand nous habitions encore à Paris (jusqu’en 1922) à l’école de la rue Corbon, Charles et moi réunissions souvent nos enfants et petits-enfants ainsi que la sœur  de Charles et sa famille.

Ma sœur  Valentine n’a jamais participé à ces réunions familiales car elle est morte en 1885 , âgée de 19 ans. Elle avait la tuberculose.

            Je me tourne vers Papa Charles qui semble bien rêveur.

Et toi que peux-tu me raconter sur tes grands-mères.

            Eh bien, je n’ai aucun souvenir d’elles.

    Ma grand-mère paternelle se nommait Marie Gertrude Coenen.

Elle est née en Belgique en 1792 et morte à Paris en 1853, avant ma naissance.

Que dire d’elle, pas grand-chose, c’était une femme du peuple qui a eu beaucoup d’enfants, 7 au total mais 4 sont morts jeunes.

            Quelques années après elle, son mari, mon grand-père Scévola est mort lui aussi. C’était en 1858, 2 ans avant ma naissance.

Je sais aussi où Scévola est né : Audenarde en Belgique, mais notre famille est originaire de Touraine (sans doute Vouvray) (En réalité Reugny sur Loire à quelques km de Vouvray)

            Leurs 2 noms sont restés gravés dans ma mémoire puisque je pourrai  en parler à mon petit-fils Pierre (ton père) vers 1938.

            Quant à ma grand-mère maternelle, encore une inconnue.

Elle s’appelait Marguerite Jacquier, était née en 1791 dans la Marne et était fille de paysans.

Pourquoi et quand est-elle venue à Paris ? Je ne le sais pas du tout.

Elle a épousé en 1828 (elle avait déjà 37 ans) à Paris Eloi Toussaint, ouvrier parfumeur, un veuf de 44 ans.

Le couple aura juste 2 enfants, Pierre et Héloïse, ma mère.

Marguerite travaillera toute sa vie à la Halle Centrale comme marchande.

La Halle Centrale en 1866 (photo de Ch. Marville)

            Ma mère m’a expliqué qu’à la fin de sa vie, Marguerite, sa belle-mère est venue habiter chez eux. Elle meurt en 1862, ma sœur  Amélie avait 7 ans et moi 2 ans.

Bien entendu, aucune photo, aucun tableau de mes 2 grands-mères. C’étaient des femmes du peuple.

La seule photo que je peux te montrer c’est la mienne en 1863 !!!

Quel grand-père es-tu ?

            Eh bien pas trop mauvais, je crois.

J’ai appris à nager dans la Marne à mes petits-fils, Marcel et Pierre tout d’abord puis à René et enfin à Jean.

Je les emmène aussi cueillir des fruits dans les jardins que je possède avec ma femme. Nous faisons de la confiture.

            Mon père, ton petit-fils a toujours parlé de toi avec beaucoup d’affection.

  Je les remercie tous les 2 et soudain  la discussion s’interrompt.

Charles  décide d’aller arroser quelques fleurs dans le jardin. Louise veut préparer le dîner.

 

Je retourne donc en 2023, satisfaite de cet après-midi passé en leur compagnie.

Papa Charles né en 1860 vivra jusqu’en 1944.

Maman Lise née en 1863 décèdera en 1938.

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C
Charmant après-midi en famille.
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