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#RDVAncestral

Le globe de la mariée

 

            Étant abonnée à la page FB d’Archives et Culture, je regarde les vidéos publiées chaque semaine.  Celle du 14 janvier 2022 (N° 251) concernait « Les globes des mariées d’autrefois ».

            Or j’en possède un,  hérité de ma mère qui l’avait eu en héritage en 1953 quand la maison de ses grands-parents a été vendue.

            Je sais qu’elle était la couronne de mariée de Marie Émelie Granier épouse de Jean- Baptiste  Blais. Ce sont les arrière-grands-parents de ma mère.

Le couple s’est marié le 21 juin 1875 à la mairie de Bouin (Deux-Sèvres), elle avait 16 ans et lui  21 ans. Ils avaient fait un contrat de mariage.

            J’ai donc imaginé les pensées de la couronne tout au long de ces longues années (1875 – 2022)

            Bonjour,

Nous sommes le samedi 18 juin 2022 et je suis fin prête pour le RDVAncestral.

Cela fait 5 générations et 147 ans  que je trône sous mon globe de verre et je ne suis presque pas abîmée.

            Je vais vous conter mon histoire et après des débuts tumultueux j’ai passé une longue vie calme.

Je ne sais pas encore combien d’années vont s’écouler mais j’espère qu’elles seront nombreuses.

  • 15 Avril  1875 à Bouin

Madame Granier arrive dans le magasin de Chef-Boutonne (Deux-Sèvres) où je vais être fabriquée.

            Ma patronne la sent très énervée et lui en demande les raisons.

            « Imaginez vous que ma fille qui a tout juste 16 ans, nous a  récemment déclaré qu’elle voulait épouser Jean-Baptiste Blais qui habite avec son père à côté de chez nous.

            Mon mari et moi ne sommes pas du tout contents de cette annonce.

Il n’est pas de notre milieu et sait-on d’où il vient vraiment.

Les Blais ne sont pas originaires de Bouin contrairement à nous qui y habitons depuis plus de 100 ans.

Il a été avant son service militaire domestique, son père était lui aussi domestique.

Comme nous avons des biens et un fils aîné, nous demanderons un contrat de mariage entre les futurs pour protéger nos intérêts.

Et puisqu’il en ait ainsi, nous allons faire une noce digne de notre rang ».

Pour cela, Paquette la mère de la future, explique qu’elle va commander une belle couronne de mariée à sa fille. 

  • Le samedi 12 juin,

 Madame Granier est venue avec sa fille, Marie Émelie pour essayer la couronne.

Je constate que c’est une jeune fille toute mignonne mais qui sait ce qu’elle veut.

Ouf, je  lui conviens et l’essayage est satisfaisant.

  • Lundi 21 juin 1875

La cérémonie a eu lieu à la mairie de Bouin et tous les invités m’ont admirée.

            Du côté Blais, il n’y avait pas grand monde, outre le père, un oncle est venu de Réparsac en Charente.

            Mais du côté Granier, beaucoup de monde car les Granier sont connus et respectés.

  • Mardi 22 juin 1875

Je suis désormais dans la ferme de Baptiste Blais (le père du marié) et je trône sur la commode de la chambre du jeune couple.

  • 16 Septembre 1875

Ce soir, j’entends Marie Émelie sangloter dans le lit conjugal.

Son frère Cyprien-Baptiste vient de mourir le jour de ses 20 ans.

 C’est une véritable catastrophe pour les parents Granier qui espéraient tant que leur fils reprenne leur exploitation.

  • 9 Avril 1876

Des cris de bébé retentissent dans la chambre où j’ai été posée.

C’est Léocadie qui vient de naitre.

J’apprendrai plus tard qu’en décembre 1876, un garçon nait au foyer de Jean-Baptiste Granier et Marie Vézinat. Il s’appelle Cyprien-Baptiste et est l’oncle de Léocadie. Il remplacera son frère décédé.

            La vie continue sans histoire et j’assiste à la naissance des enfants Blais : Auguste en 1877 et Marie en 1881. Auguste meurt en 1879 à l’âge de 2 ans.

Son nom est encore visible sur la tombe où il a été inhumé.

 

  • En novembre 1892,

 Léocadie se marie avec Théophile Naudin et le jeune couple vient habiter dans la maison des Blais.

  • Marie Émelie qui m’a portée le jour de son mariage décède en 1912.

 

Je vais donc changer de chambre et aller dans celle de Léocadie Naudin.

 

  • Une date très important pour moi : le 24 décembre 1916

J’ai appris le lendemain matin que Léocadie est grand-mère pour la 1ère fois.

Jacqueline Mangou vient de naitre dans l’école de Ripère (hameau du village de Louin dans les Deux-Sèvres)

 

 

  • En 1953, après le décès de Théophile Naudin (le mari de Léocadie) la maison est vendue et je pars donc à Nantes chez Jacqueline.

 

  • Chez les Dumonceaux, je suis posée sur une petite bibliothèque.

A partir de juin 1960, mon domicile est rue Harouys et j’y reste pendant 50 ans.

 

            Jacqueline meurt en juin 2010 et je quitte Nantes pour la maison d’Azy.

 

Désormais Odile à qui j’ai confié mes souvenirs prend soin de moi.

 

 

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Commenter cet article
L
Très joli ce #RDVAncestral avec une couronne de mariée
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D
Objets inanimés avez vous donc une âme....
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F
Trame originale
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V
Juste magnifique !!!<br /> Quelle bonne idée que de faire parler un objet ... et quel objet
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