#RDVAncestral: Rencontre au bord de la Marne
Rencontre au bord de la Marne
Un grand-père et sa petite-fille
En cette période de confinement, je regarde des vieilles cartes postales pour m’évader.
Parmi elle, quelques-unes représentent Azy sur Marne (Aisne). Elles proviennent le plus souvent des archives familiales et datent de la 1ère moitié du 20e siècle.
Une attire particulièrement mon attention : un pêcheur de dos assis dans une barque et près du barrage.
Tout d’un coup, il lève la tête et m’adresse la parole :
Robert : Bonjour, oh mais je te connais, tu es ma petite-fille Odile, une des filles de mon fils aîné Pierre.
Eh oui, je m’aperçois que c’est Robert Dumonceaux (1886-1939) mon grand-père.
Moi : Que pêches-tu ?
Robert : La pêche aux carnassiers vient d’ouvrir et j’essaye d’attraper des brochets.
Je me suis préparé depuis plusieurs jours et j’ai des vifs pour les appâter.
Moi : Peux-tu me dire quand tu as commencé.
Robert : Mes parents vers 1900, louaient une maison dans le village (Azy) et nous venions tous en vacances ici. Mais une année, j’avais été insupportable, ils m’ont puni en me laissant seul ici. Mais ce fut formidable pour moi, j’ai acheté des hameçons et me suis fabriqué tout seul une canne. J'étais libre!!!
Ensuite vers 1903-1904, nous sommes allés (la famille Dumonceaux) dans les Alpes et j’ai découvert les torrents.
1903, j’ai 17 ans
Moi : Est-ce que ta femme Henriette t’accompagnait ?
Robert : Elle a essayé quelques fois après notre mariage, mais n’a jamais poursuivi.
En effet, il fallait rester dans la barque sans bouger et sans parler.
Et toi, ton mari, Gilles, pêchait-il aussi ?
Moi : Oui absolument.
C’est son grand-père René Laurent, qui lui a appris. Ils habitaient à Taintrux dans les Vosges et la rivière, le Taintroué était poissonneuse. C’était des truites et leurs appâts souvent des sauterelles.
Quand je l'ai connu en 1976, il pêchait encore et avec succès mais il y passait une partie des journées.
Puis quand nous avons eu 3 enfants, je lui ai demandé d’y consacrer moins de temps car je ne pouvais passer mes journées de vacances, seule avec les enfants.
Il a accepté mais nous avons moins mangé de poisson !!!
Gilles et Duc le chien
Robert : Bien sûr, je comprends car de mon côté je suis toujours allé à la pêche autant que je voulais. Je pouvais partir le matin à 5h et rentrer le soir à 19h.
Quand il a eu 18-20 ans, ton père Pierre, était obligé de promener sa mère (puisque j’étais absent) et il m’en a voulu.
Malgré ces désagréments, ils aimaient manger la friture et les brochets. Ces derniers étaient servis avec de la mayonnaise.
Ma plus belle prise date de 1934 et est un brochet d’1m20 de long.
Moi : parmi les plus belles prises de Gilles, un saumon pris en Bretagne et un brochet à Azy.
Bretagne 1983
Azy vers 1990
Au revoir Robert et bonne continuation.