#Laphotodumois
Le brochet de Robert
23 septembre 1930
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La photo originale
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La photo retravaillée avec l’IA. Le visage de Robert est mauvais mais le reste est satisfaisant.
Mon grand-père paternel, Robert Dumonceaux (1886 – 1939) était un pêcheur aguerri et passionné.
Selon la légende familiale (encore une !!!) et transmise par ma mère, Jacqueline, (sa belle-fille), c’est à Azy qu’il a découvert la pêche.
En effet, les parents Dumonceaux (Charles et Louise) avaient découvert ce village à l’occasion de leurs vacances.
Une année (avant 1900), Robert, ayant été insupportable a été envoyé en punition dans une famille d’Azy. Ne sachant comment s’occuper, il a acheté des hameçons et une canne à pêche. Ce fut le déclic et le début d’une passion.
En 1903, la famille Dumonceaux part en vacances dans les Alpes et Robert s’adonne à la pêche.
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Robert a 17 ans
Tout au long de sa vie, il ira pêcher soit dans la Marne à Azy, soit à Marignier (Haute-Savoie) ou au lac d’Aiguebelette (Savoie)
A Azy, il avait un bateau qui lui permettait d’aller où il voulait. Il pêchait plus particulièrement près de l’écluse d’Azy comme en témoigne la carte postale ci-dessous.
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Peu de temps après leur mariage (octobre 1907), sa femme Henriette a voulu l’accompagner, mais comme il ne fallait ni bouger, ni parler, elle a abandonné rapidement.
Et un jour, Robert pêcha un très gros brochet qui a été pris en photo.
Cette prise est restée très longtemps dans les mémoires. Ma grand-mère avait fait empaillée sa tête et quand j’étais petite (vers 1956), elle existait encore.
Et récemment, j’ai découvert la date de pêche et les « mensurations » du brochet grâce aux agendas de Louise Dumonceaux.
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Il pesait 12 livres et mesurait 1 m 07.
Il a été mangé le lendemain par la famille. Henriette faisait un grand bol de mayonnaise.
Dans mes archives, j’ai retrouvé au dos d’une carte postale envoyée par Robert à son fils Pierre, le 30 juillet 1933, le texte suivant :
Cet après-midi à 17h et demi dans les joncs du barrage, j’ai pris un brochet de 5 livres moins 100g. le brigand a d’abord cassé mon dernier scion puis est passé au travers du fil pourri de mon épuisette. Je l’ai eu à la main. Nous l’avons vidé, lavé, essuyé, bourré d’orties et descendu à la 2e cave. Nous le cuirons mardi. Mercredi nous le dégusterons avec toi.
Une autre photo de Robert dans son bateau
Rebuté par les contraintes familiales, mon père n’a jamais pêché de sa vie.
En effet quand il avait une vingtaine d’années (vers 1932), il devait accompagner sa mère en promenade. Pendant ce temps-là son frère (12 ans) allait jouer avec les copains.
Par contre, il a toujours aimé manger le brochet au beurre blanc, une spécialité nantaise.
Pendant des années, mes parents et leurs amis, les Templer, allaient déguster du brochet au beurre blanc dans une auberge situé sur les bords de La Loire à Thouaré. Mon père l’appelait, l’auberge de la mère Pétard.
Le menu habituel était : Brochet beurre blanc Cuisses de grenouille Poulet rôti Dessert
Je pense que la boisson était, elle aussi, copieuse
Ma mère expliquait que Mme Templer et mon père terminaient souvent le beurre blanc à la petite cuillère !!!
J’ai le souvenir d’y être allée aussi mais c’est vague.
Beaucoup plus tard, dans les années 90, mon mari lui aussi pêcheur a pratiqué sa passion dans la Marne à Azy.
Voici une de ses prises en 1997
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La recette du beurre blanc
Le beurre blanc est une émulsion de beurre demi-sel et une réduction à base de vin blanc, de vinaigre et d'échalotes grises. Le vin blanc et le vinaigre sont réduits par moitié avec les échalotes grises, puis le beurre est délicatement incorporé et fouetté à feu très doux (ne pas dépasser la température de 65 degrés) dans une casserole à fond épais.
Si on passe la sauce au chinois pour enlever les échalotes, on a un beurre blanc nantais.