#RDVAncestral: Le mariage de Marie-Louise
Le mariage de Marie-Louise
Cette année, le RDVAncestral tombe le samedi 15 mars.
Ma grand-mère maternelle, Marie-Louise Naudin s’est mariée le lundi 6 mars 1916.
Et moi, je me suis mariée un 14 mars.
Aujourd’hui, je vous propose une rencontre avec Marie-Louise que j’ai un peu connue et que j’appelais Grand-mère. (Elle est décédée quand j’avais 3 ans)
Comme documents, j’ai à ma disposition leur faire-part de mariage, une photo des mariés et le discours du Maire.
Je décide donc de la rencontrer et de lui poser des questions. La date de cette rencontre, quand vous voulez, cela n’a pas d’importance !!!
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Bonjour grand-mère, je suis contente de pouvoir discuter avec toi de cette journée si importante.
Quand je lis votre faire-part de mariage, je suis un peu étonnée car il est différent de ceux que je connais.
Ah bon ! Mais tout d’abord, je suis très heureuse de te voir. Je n’ai de toi que des souvenirs de petite fille, venue en vacances avec tes parents et tes frères à Mérignac où j’habitais.
Quelles sont les différences ?
Tout d’abord, la date du 20 février qui est sans doute celle de l’envoi.
Ensuite, vos professions à toi et Henri ainsi que les villages où vous étiez instituteurs.
Oui, il a été imprimé à cette date et envoyé à nos familles et amis.
Quant à nos professions, c’était très important à nos yeux.
Tous mes ancêtres étaient des paysans depuis des siècles. Pendant longtemps, ils ne possédaient pas de terre et étaient domestiques.
Ainsi mon père Théophile Naudin a commencé à travailler comme domestique.
Quand il a épousé ma mère Léocadie Blais, il est devenu « l’employé » de son beau-père.
Je suis la première à avoir fait des études, à avoir passé des concours et à avoir un métier salarié. Je remercie infiniment mes parents de m’avoir permis d’avoir un métier (N’oublie pas que nous sommes en 1916)
Quant à Henri, la situation est à peu près identique.
Les Mangou furent pendant des siècles des paysans. Et c’est grâce à son frère aîné (il a 14 ans de plus), militaire de carrière qu’il a pu entrer à l’École Normale d’instituteurs.
L’indication des 2 villages était un moyen de donner nos adresses, différentes de celles de nos parents.
Qui sont les Blais, Naudin et Mangou ?
M. Blais est mon grand-père, Jean-Baptiste Blais. Il est veuf depuis 1912.
Né en 1853 à Bouin, il décèdera en 1938.
M. et Mme T. Naudin sont mes parents. Théophile est né en 1866 dans un village voisin Léocadie est née en 1876.
Ils se sont mariés en 1892 (ma mère avait 16 ans)
M. Louis Mangou est le père d’Henri. Lui aussi est veuf depuis 1915.
Il habite à Bonneuil-Matours (Vienne) chez son fils aîné.
Je montre à grand-mère la seule photo du mariage que je trouve très belle.
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Je la vois sourire avec émotion.
Oui cela me remue beaucoup de nous revoir tous les 2 à cette époque.
Henri avait 22 ans et demi et moi presque 22 ans.
Il n’avait pas été mobilisé car atteint d’une endocardite.
Et comme la période n’était pas propice à une grande réunion de nos 2 familles, aucune photo de groupe n’a été faite. Et la plupart des hommes étaient mobilisés.
Te souviens-tu du menu ? je vois des assiettes et des cuillères à soupe sur la table.
Oui, nous avons commencé par du consommé.
Ensuite, ma mère avait fait main basse sur la basse cour et tué une certain nombre de volailles. Je ne me souviens pas des légumes.
On a mangé du fromage de chèvre (ma mère avait un troupeau de chèvres).
En dessert, bien sûr des tourteaux fromager, faits avec du fromage frais de chèvre et des œufs.
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Oui je connais et j’adore mais on n’en trouve plus qu’au lait de vache. Et ce n’est pas bon.
Au moment du repas, le Maire de Bouin, Charles Barnier a fait un discours que tu as conservé.
Oui car c’était un honneur pour nous, même si Bouin ne comptait qu’environ 250 habitants. Il a su trouver des mots qui nous ont touché.
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Je suis entièrement d’accord avec toi.
Mais au-delà de l’aisance acquise par tes parents, il leur a fallu une vision moderne de la femme.
Dans son discours, le Maire cite 2 absents et leurs liens avec vous. Mais je ne comprends pas bien. Comment peux-tu être la petite nièce d’un soldat.
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Ah, je vais t’expliquer et cela te fera sourire sûrement.
Le Granier qu’il cite s’appelle Cyprien- Baptiste Granier ou Oncle Granier.
Il est né à Bouin le 11 décembre 1876 longtemps après son frère et sa sœur.
Son frère Cyprien-Baptiste était né en 1855 et sa sœur, Marie Émelie Granier en 1858.
Mais en 1875, le fils aîné meurt à l’âge de 20 ans.
Et pour de sombres histoires d’héritage, les parents Granier ont décidé d’avoir un autre enfant. Il va porter les mêmes prénoms que son aîné.
Entre temps Marie Émelie se marie à 16 ans et donne naissance à une fille Léocadie le 9 avril 1876.
L’oncle de Léocadie (ma mère) est plus jeune qu’elle de 8 mois.
En fait je connaissais cet épisode car ta fille le racontait souvent et s’en amusait.
Et après votre mariage, comment s’est déroulé votre vie ?
Nous avons repris nos postes d’instituteurs et Henri est venu habiter avec moi dans l’école de Ripère.
Le 24 décembre 1916, Jacqueline, ta maman est née.
Il me semble que ta fille est née aussi un peu plus de 9 mois après ton mariage.
Oui mais c’est un pur hasard car nous vivions ensemble depuis plusieurs années.
Avez-vous eu d’autres enfants et combien d’années as-tu été mariée ?
Jean Marie, notre second enfant est né en septembre 1918 et Pierre en octobre 1924.
Henri est décédé au mois d’août 1929, à Bouin. Son endocardite lui a été fatale. Nous avons été mariés 13 ans seulement.
En conclusion, Marie-Louise n’a pas vécue très vieille car elle est morte en novembre 1952 chez mes parents à Nantes. Elle n’avait que 58 ans.
Une photo de moi sur ses genoux, faite en 1951.
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