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Marie Madeleine Weiss (1831 – 1911)

3 courts mariages

 

J’ai construit ce RDVAncestral autour de 3 thèmes :

La fin de l’histoire de la maison du 25 rue St Antoine.

Le recensement qui démarre ce mois-ci en France. Cette année, une nouvelle question est apparue, l’origine des parents, et est sujette à débats.

Le généathème de février qui s’articule autour de l’amour et des longs mariages. Ici c’est tout le contraire.

Je me suis mise dans la peau d’une agente recenseur qui, en 1906 et à Bagnolet (Seine Saint Denis) va questionner Marie Madeleine Weiss.   Ce recensement n’existe pas en réalité.

           Me voilà rue Etienne Marcel à Bagnolet devant la porte de la famille B. que je dois recenser. Mais je ne vais rencontrer que la mère de Mme B., car les autres sont au travail et les enfants aussi ou à l’école.

 

            Bonjour, pouvez-vous répondre à mes questions et puis-je m’asseoir à la table car je dois écrire.

            Bien sûr, aucun problème.

            Ma 1ère question : vos noms, prénoms, date et lieu de naissance.

           Je m’appelle Marie Madeleine Weiss. Je suis née le 12 janvier 1831 à Rimbarch -près-Guebwiller (Haut-Rhin) et à 28 km de Thann.

Lors de ma naissance, mon père était instituteur ainsi que mon grand-père.

Rimbach était un tout petit village de 450 habitants.

            J’avais 2 frères et une sœur.

            Question suivante : Savez-vous où sont nés vos parents ?

            Non je ne m’en souviens pas, c’est si loin pour moi. Je sais juste qu’ils sont alsaciens. Vous savez sûrement qu’après la guerre de 1870, l’Alsace est devenue allemande. J’avais 40 ans et coupé tout lien avec ma famille.

            Encore une question : Avez-vous été mariée ?

            Oui, 3 fois et je suis veuve maintenant.

            Pouvez-vous me donner les dates de vos mariages ?

            Bien sûr :

Le premier c’est le 20 septembre 1853 à Thann avec Joseph Amann.

Il est mort quelques mois plus tard, le 19 janvier 1854 car il avait une tuberculose pulmonaire.

Le second, le 30 décembre 1862 à Paris avec Charles Foulon. Il était veuf avec de jeunes enfants. Mais il est décédé le 8 juillet 1866.

Le troisième, le 13 mars 1883 à Paris avec  Victor Onésime Gobart. Lui aussi est mort en août 1884 à Bagnolet.

Depuis, je suis seule.

            En fait vos mariages n’ont jamais duré bien longtemps.

            Eh bien, oui : 4 mois pour le 1er, 3 ans et demi pour le second et 17 mois pour le 3e.

            Une question un peu indiscrète : quelle différence d’âge avez-vous eu avec vos maris successifs.

            Mais non, ce n’est pas secret et je vais vous répondre. Eh, puis c’est loin, je suis veuve depuis 22 ans.

Joseph était né en 1829 et avait 2 ans de plus que moi

Charles  était né en 1820 et nous avions 11 ans de différence (moi la plus jeune)

Victor était né en 1843 et j’avais donc 12 ans de plus que lui.

            Si je résume, vous avez mariée en tout 5 ans et 3 mois entre  1853 et 1884.

            Nous allons passer à une autre question au sujet de vos  enfants ; combien en avez-vous eu ?

Le premier : Joseph Amann est né le 4 septembre 1853 (juste avant notre mariage) mais il n’a pas vécu longtemps et est mort le 19 janvier 1854.

La seconde, une petite fille, Émilie Adelaïde Foulon née à Paris le 20 décembre 1863. C’est chez elle que je vis actuellement.

         

            Quels métiers avez-vous exercé ?

            Jeune fille, j’ai appris comme beaucoup de femmes de mon époque, celui de couturière. Je l’étais à Thann.

            Quand je suis arrivée à Paris, une fois veuve et sans enfant, j’ai continué même si parfois je n’avais pas de travail, il me restait la possibilité d’être cuisinière ou domestique.

            Après mon mariage avec Charles Foulon, je suis devenue marchande de fromages et de fruits secs.

            Notre commerce était situé 25 rue St Antoine (voir gravure ci-dessous)

La maison (soulignée en rouge) en 1852

 

 

Bottin de 1851

 

Charles meurt en 1866, mais je décide de continuer  le commerce et j’y arrive jusqu’en 1871

 

Mon dernier mari était lui aussi épicier et je l’aidais.

Aujourd’hui, en 1906, j’ai 75 ans et bien sûr je ne travaille plus.

            Je vous remercie beaucoup d’avoir répondu à mon questionnaire avec autant de sincérité.

            En fait, je suis contente car cela m’a permis de repenser à mon passé, sans tristesse et nostalgie.

Aujourd’hui, je suis heureuse de vivre avec ma fille, mon gendre et mes petits-enfants.

            Savez-vous que votre petit-fils, Édouard , né en 1895 est un ancêtre de mes petits-enfants. Il est le grand-père de leur grand-mère paternelle ?

            Bien sûr que non, je ne peux pas me projeter dans l’avenir. Je trouve votre affirmation bien saugrenue.

            Je quitte donc Marie-Madeleine. J’ai bien apprécié cette visite.

 

            Marie – Madeleine va décéder à Bagnolet le 23 juin 1911.

 

Sur cet acte de décès seul Charles Foulon est noté.

Les 2 autres ont disparu de la mémoire collective, pas mariés assez longtemps !!!!

 

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D
Génial le biais du recenseur !
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