#ChallengeAZ 2024: W comme Wechel
W comme Chrétien Wechel
1495 – 1554
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Data BNF
Biographie publiée sur le blog de la Société bibliographique de France : Libri Graeci : Les livres grecs à Paris au XVIe siècle
Originaire de Herentals, près d’Anvers, Chrétien Wechel fonda son entreprise d’édition et d’impression à Paris en 1526, après avoir travaillé pour Conrad Resch (mort après 1552), dont il finit par acheter l’atelier.
Wechel se spécialisa dans l’impression d’ouvrages érudits, publiant environ 500 éditions latines et plus de 150 grecques au cours de sa carrière.
En revanche, il n’imprima que très peu de livres en français, environ 60 éditions, ainsi qu’une dizaine d’éditions en hébreu.
La plupart de ses éditions grecques étaient destinées au marché étudiant, car environ un tiers d’entre elles étaient des livres de grammaire, de syntaxe et d’autres aides à l’apprentissage du grec.
De même, nombre de ses autres éditions grecques présentent toutes les caractéristiques des manuels scolaires : elles sont entièrement imprimées en grec et ne contiennent généralement pas de matériel para textuel ni de commentaires.
Wechel imprima de nombreuses grammaires de Nicolas Clenardus (environ 22 émissions) et de Théodore Gaza (environ 12 éditions, en entier ou en partie).
Il imprima également la Syntaxis linguae Graecae de Johannes Varennius, ainsi que son travail sur les accents.
Parmi les autres éditions de grammaires et d’outils pédagogiques, on peut citer la Summa Linguae Graecae d’Arnoldus Oridryus, l’Erotemata de Manuel Chrysoloras, le De quorundam verborum constructione de Constantinus Lascaris, ainsi qu’au moins sept éditions de l’Alphabeta et le traité d’Adrien Amerot sur les dialectes grecs.
Parmi les autres textes utilisés pour l’enseignement, les auteurs les plus populaires publiés dans l’original parmi les publications de Wechel sont Lucian (23 éditions d’ouvrages pour la plupart individuels), Aristote (14 éditions, représentant 9 titres), Isocrate (8 éditions, dont trois de son oraison Ad Demonicum), Démosthène (6) et Homère (de nombreuses éditions de l’Iliade en partie, une partie de l’Odyssée, ainsi que la pseudo-Homérique Batrachomyomachie).
Wechel imprima également les traités rhétoriques d’Hermogène, Thucydide (2), Aristophane (4), Plutarque et pseudo-Plutarque (5), Xénophon, une sélection des œuvres de Platon, dont le Timée, la Symposion, ainsi que les Épîtres pseudo-platoniciennes et Axiochus, Hippocrate et Galien (3).
Il ressort assez clairement de cette liste que les publications de Wechel comprenaient les textes-clés pour l’enseignement du grec, ainsi qu’un certain nombre d’autres sujets.
Des informations supplémentaires concernant les publications de Wechel et le public auquel il s’adresse figurent dans ses catalogues de vente, qui indiquent que Wechel fournit des livres pour un certain nombre de facultés.
Ainsi, les trois premières sections de ses catalogues correspondent au trivium médiéval avec des livres sur la grammaire, la logique et la rhétorique, tandis que nous trouvons également des livres grecs dans les catégories Historica, Poetica, Moralia, Physica et Mathematica, Theologica, Legalia et Medica.
Outre les titres évidents, la section sur la grammaire comprend les dialogues de Lucien, ce qui montre que les œuvres de Lucien étaient utilisées comme manuels pour l’enseignement des langues et de la grammaire.
D’après les titres publiés, les trois années les plus productives pour Wechel (également pour ses publications grecques) furent 1538, 1536 et 1531, dates qui coïncident avec les premières années de fonctionnement du Collège royal.
Nous pouvons identifier certains des liens entre Wechel et le Collège grâce aux annotations contemporaines faites sur les exemplaires des éditions de Wechel.
Celles-ci nous permettent d’établir que pendant une dizaine d’années, jusqu’en 1540 environ, il imprima un certain nombre d’ouvrages sur lesquels le professeur de grec, Jacques Toussaint, enseignait.
Ces livres furent tous imprimés dans le même ordre et la même année par Wechel.
Ce lien jette une lumière différente sur les publications de Wechel, car il devient évident que sa production était spécifiquement adaptée aux besoins de l’institution d’enseignement, et nous donne des indications utiles sur le programme d’études du Collège et sur l’éventail des textes grecs auxquels les étudiants étaient exposés.
L’activité d’imprimerie grecque de Wechel et ses liens avec le Collège Royal suscitèrent également une certaine méfiance.
Deux baisses importantes de sa production grecque (1533/1534 et 1545) peuvent être liées à l’enquête ordonnée par la Faculté de théologie de Paris concernant l’enseignement des langues anciennes, et à la publication des Articles de foi, ainsi que du catalogue des livres interdits de la Faculté.
Ces deux baisses reflètent les circonstances contemporaines et la réaction de Wechel face à l’inquiétude que suscitaient les œuvres grecques et l’enseignement de cette langue.
Il est permis de se demander si Wechel lui-même était attiré par l’une des doctrines ou tendances que la Sorbonne tentait de réprimer – son intérêt pour le grec n’était peut-être pas purement dû à ses affaires avec le Collège et il est bien possible qu’il ait été attiré par les idées réformistes.
La marque de Wechel
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