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 V comme Veuves

 

 

            Outre Charlotte Guillard dont j’ai parlé à la lettre I et Yolande Bonhomme pout la lettre Y, voici une mère et sa fille qui ont exercé le métier d’imprimeur- libraire seules.

Sylvie Postel lors d’un colloque en 1985  fit le point sur la situation juridique de la femme et présenta quelques aspects de la vie des femmes dans ce monde du livre : la fille de libraire à marier, la femme mariée, la veuve.

« Qui est la femme de libraire, d’imprimeur, de graveur de caractères ou de relieur parisien ? Tout d’abord, au sein familial, comme toutes les femmes, elle est l’obscure mère nourricière et ménagère : lui reviennent les grossesses, la tenue de la maison, l’éducation et la tutelle des enfants mineurs. Professionnellement elle est une aide quotidienne pour son mari, dans la marche de la boutique ou de l’atelier et, le cas échéant, elle sait tenir son rôle de chef d’entreprise... ».

Quelques veuves d’exception commencent une nouvelle vie et mènent une longue carrière indépendante ou en association.

  • Madeleine Boursette, veuve de François Regnault, lui succède en 1541, dirigeant la maison de l’Éléphant, de 1541 à 1556.

Dès le 26 août 1542, un an à peine après le décès de son mari, elle s’associe avec son fils, Jacques, « ensemble du fait leur marchandise de librairie à moitié de profit »

Livre de Renouard

Source : Data BNF

Marque de Madeleine Boursette​​​​​​​

 

  • En 1557, c’est Barbe Regnault, la fille de Madeleine, qui, veuve du libraire André Berthelin, prend la succession de sa mère, jusqu’en 1563

 

Source : Data BNF

 La maison de l’Éléphant a donc été sous la direction de deux femmes de 1541 à 1563, le fils du fondateur ayant épaulé sa mère dans le cadre d’une association. Madeleine Boursette, comme l’avait déjà montré S. Postel, fait effacer de la marque de l’Éléphant les initiales de son époux pour les remplacer par les siennes, M. B ; quant à sa fille, elle signe ses publications de son nom de fille.

La veuve transmet les pratiques ; elle prend aussi l’initiative de choisir les textes et de faire imprimer. Madeleine Boursette, veuve de François Regnault, commande à l’imprimeur parisien Baptiste Postel, en 1551, huit cent cinquante missels.

 

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B
Il faut que les épouses soient veuves pour qu'elles aient une reconnaissance, avec leur nom sur le livre imprimé. J'en ai trouvé quelques unes dans mes branches lyonnaises.
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