#ChallengeAZ 2024: S comme le cimetière Saint Séverin
S comme Saint Séverin (le cimetière)
et Michelle, la parcheminière
La lecture du livre de Renouard fait apparaitre un certain nombre de lieux de sépulture, soit des cimetières, soit des églises.
Les pauvres, quant à eux, étaient enterrés dans des fosses communes. Ensuite, les os décharnés étaient rassemblés dans des charniers accolés aux églises.
À la fin du XVIIIe siècle, la modernité imposa la fermeture progressive de ces petits cimetières paroissiaux surchargés et insalubres, ainsi que du grand cimetière des Saints-Innocents situé en plein cœur de la capitale, à proximité des Halles. Les ossements furent transférés dès 1785 dans les anciennes carrières de la Tombe-Issoire.
Un article a plus attiré mon attention : le lieu d’inhumation de Michelle, veuve de Jacques Sautel : le cimetière de Saint Séverin.
Le cimetière de Saint Séverin, ouvert vers 1250, fut entouré sur trois côtés d'une galerie, analogue à celle d'un cloître, construite vers 1430, galerie qui fut utilisée à la fois comme charnier et résidence pour les prêtres de la paroisse, avec des étages dédiés. Mais dès 1674, les marguilliers décidèrent d'interdire les inhumations et de fermer les charniers, l'ensemble devenant alors un simple cloître.
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Plan de Saint Victor de 1550
Le cimetière occupe l’espace « vide » sur le plan et on voit les 3 côtés des galeries.
Un autre plan plus ancien mais qui est plus détaillé que le précédent.
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Plan de 1380
Le N° 40 est la rue de la Parcheminerie.
On distingue bien l’église et son cimetière dans l’enclos adjacent.
Sur la photo suivante, l’état actuel du charnier. Il n’est pas ouvert au public.
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Jacques Sautel était le second époux de Michelle.
Celle-ci avait déjà été mariée à Laurent Delespine.
La maison occupée par Michelle s’appelle « L’écu-de-Bretagne ».
Jamais Michelle n’aura de nom de famille.
La maison fut achetée par Laurens Delespine en 1425 au Collège de la Sorbonne avec une rente à perpétuité.
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Laurens décède avant 1435 puisque sa veuve passe un nouveau titre de propriété.
En même temps, il semble qu’elle ait poursuivi le métier de son mari et soit devenue parcheminière.
En 1460, la maison devient la propriété du couple Sotel / Michelle.
Puis, 14 ans après, Michelle cède la maison à Thiébault Rozé.
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Elle doit être de nouveau veuve et trop âgée pour diriger l’atelier.
En 1475, elle rédige son testament.
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Je n’ai réussi à trouver aucune date de naissance et de décès pour Laurens Delespine, Michelle et Jacques Sotel.
En 1522, la même maison réapparait dans le livre de Renouard comme devenant la propriété d’Antoine Goursault.
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C’est l’église Saint Séverin qui l’a rachetée après la vente à Thiébault Rozé, mais je ne sais pas à quelle date exacte.
En 1571, lors du recensement des Parisiens pour la taxe au don, un Bernard Goursault, parcheminier habite la rue de la Parcheminerie.
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La rue en 1866, photo de Charles Marville
En 1913, la rue sera en partie démolie.
NB : La première de ma famille paternelle, Marie Anne Dumonceaux à être née à Paris a été baptisée à Saint Séverin le 3 mars 1822.
Les parents habitaient rue de la Huchette.
En 1825, ils habiteront rue de la Parcheminerie.