Challenge AZ 2024: A comme Avocat du Roi
A comme Avant-Propos
A comme Avocat du Roi
J’ai choisi pour ce Challenge 2024 d’explorer un livre découvert lors de précédentes recherches sur les libraires imprimeurs de la rue Saint Jacques.
En voici le titre. Ce livre a été numérisé par Gallica et a aussi été réédité.
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Extraits de la présentation du livre par l’auteur
Ces documents ne concernent, à quelques exceptions près, que des représentants de la petite bourgeoisie parisienne.
Les documents purement relatifs à l'exercice de leurs professions sont en très petit nombre. Si nous y perdons, au point de vue de l'histoire des industries du livre, nous y gagnons au point de vue de l'histoire et des mœurs du bourgeois de Paris que nous suivons dans tous les événements de sa vie intime et de famille, contrats de mariage, donations, testaments, apprentissages, délibérations de conseils de famille, querelles de voisinage, vie galante, arrestations, procès, etc. Nous le voyons gérer ses biens, placer ses économies en immeubles à Paris ou en vignes dans la banlieue, de préférence à Saint-Marcel, à Bagneux, à Fontenay, à Clamart ou à Meudon; nous assistons à ses démêlés avec ses créanciers; nous le trouvons en but aux persécutions religieuses particulièrement cruelles, en raison même de leur état, aux imprimeurs, aux libraires et aux relieurs.
P. Renouard recense près de 300 métiers différents et plus de 2000 noms propres.
Impossible, bien sûr, de tout utiliser. Il faut sélectionner !!!
Outre les personnes, des événements importants ont eu lieu pendant cette période et je vous en parlerai.
Avocat du Roi : Michel de Laguette
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Michel Laguette (ou de Laguette) est le père de la mariée, Louise Laguette.
L’article spécifie la dot de celle-ci.
Notice du contrat de mariage (Archives nationales)
« Jean de Roigny, bourgeois de Paris et Louise Laguette : contrat de mariage passé en présence de Pierre Lhuillier, marchand libraire juré en l'université de Paris par lequel Michel Laguette, avocat en la cour de Parlement et avocat du Roi en la maitrise et justice des Eaux et forets de la ville, prévôté et vicomté de Paris, bailliages de Brie-Comte-Robert, la Ferté-Alais et Dourdan et Méline Turquan, sa femme, père et mère de Louise Laguette promettent de donner à leur fille une maison et les meubles qu'elle contient à Antony (près Paris), des vignes, au terroir d'Antony, une rente sur une maison à Paris, près les Enfants rouges, de payer aux futurs époux la veille de leurs "espouzailles" une somme de 500 livres tournois et enfin de donner à leur fille, outre ses habits "filliaulx" trois aunes de serge de Florence "pour luy ayder à s'en faire une robbe nefve", une cotte aussi de serge de Florence, un pelisson et un chaperon de drap. Au bas de l'acte se trouve le reçu délivré par Jean de Roigny et par Louise Laguette, sa fiancée des 500 livres tournois, des titres de propriété de la maison et des vignes et des vêtements mentionnés au contrat. »
Michel est avocat au Parlement et avocat du Roi en la maîtrise de Eaux-et-Forêts. Sa juridiction s’étend sur les bailliages de Brie-Comte-Robert, la Ferté-Alais et Dourdan.
Quelques renseignements sur Michel Laguette trouvés dans la SIV des Archives nationales
- Le 14 juin 1548
Contrat de mariage entre Michel Laguette, avocat au Parlement, et Méline Turquain, fille de feu Thomas Turquain, bourgeois de Paris, et de Philippes Dor.
- Le 26 octobre 1558 :
Provisions, sur la présentation du lieutenant général Nicolas de Carbonnays, pour Michel Laguette, procureur au bailliage du Palais à Paris et naguère procureur du roi commis au fait des Eaux et Forêts, de l'office d'avocat du Roi aux Eaux et forêts en la prévôté de Paris et aux bailliages de la Ferté-Alais et Brie-Comte-Robert.
- Le 22 décembre 1558 :
Autorisation à Michel Laguette de cumuler les offices de procureur du Roi au bailliage du Palais à Paris et d'avocat du Roi sur le fait des Eaux et Forêts en la prévôté de Paris et aux bailliages de Brie-Comte-Robert et de la Ferté-Alais.
Une maîtrise des Eaux et Forêts est une juridiction française d'exception chargée de surveiller et de contrôler les forêts royales à l'origine, puis toutes les forêts. La juridiction des Eaux et Forêts est instituée dans le royaume à la fin du XIIIe siècle afin de contrôler, surveiller et exploiter les forêts royales. L’organisation des Eaux et Forêts est définitivement mise en place par Colbert avec l’ordonnance de 1669.
Au XVIe siècle les Eaux et Forêts élargissent leur influence : elles font prévaloir l'intérêt public même dans les bois n'appartenant pas au Roi. En février 1554 Henri II tente d'uniformiser ses services des Eaux et Forêts et ordonne la création dans « chaque bailliage, sénéchaussée, et jugerie du royaume, et en Bretagne dans chaque évêché » d'un maître particulier, d'un lieutenant, d'un avocat, d'un procureur du roi et d'un greffier.
Les souverains-maîtres sont supprimés en 1575 au profit de six « grands-maîtres », une formule qui restera un rouage essentiel de l'Administration des Eaux et Forêts jusqu'à la Révolution.
Cependant dès 1586 sont créés des maîtres alternatifs et leurs circonscriptions nommées « départements » se dédoublent parfois. Dès 1597 il existe 17 grands-maîtres. La direction unique est rétablie par Henri IV, en 1597, au profit d’un « surintendant ».