20 Novembre 2018
Q comme Quartier Graslin
Nantes
On entend maintenant par quartier Graslin, un ensemble de rues, places et monuments autour de la place du même nom allant de l’église St Nicolas au Museum.
Mais je vais m’attarder sur la place elle-même.
La place Graslin est et a été un lieu incontournable de Nantes par sa forme et par les bâtiments qui la bordent :
Le théâtre Graslin
Le restaurant La Cigale et ses décorations
Les perspectives sur les rues Crébillon, Jean-Jacques Rousseau, Voltaire et Racine.
Le cours Cambronne situé à juste à côté
Quand j’étais enfant et adolescente, le centre de la place était occupé par les arrêts de plusieurs lignes de bus. C’était aussi un lieu de passage pour les voitures allant des quais de La Loire vers le Nord de la ville. La place vers 1960
Histoire du quartier
Au 18e siècle, le commerce nantais est florissant. De nombreux armateurs sont enrichis, notamment par la traite négrière. L'enrichissement des négociants nantais entraîne la construction d'hôtels particuliers et de bâtiments publics. Pour satisfaire la demande, des opérations immobilières sont menées. La plus spectaculaire est la réalisation de l'île Feydeau.
Les espaces viables disponibles sont rares, souvent occupés par des institutions religieuses ou les fortifications de la ville.
Celles-ci sont démolies, et des programmes immobiliers conduits par la municipalité sont réalisés par Ceineray.
À l’arrière du quai de la Fosse, le rocher « Bouvet » empêchait toute expansion de la ville. Ce rocher appartenait au sillon de Bretagne qui s’arrête à la Loire.
À la fin des années 1770, Jean-Joseph-Louis Graslin, receveur général des fermes du roi à Nantes depuis une dizaine d'années, décide de financer une opération immobilière privée d'envergure, dans un but spéculatif. (En 10 ans sa fortune a augmenté d’au moins 1 million de francs)
Il achète des terres agricoles, la « tenue Bouvet » et la « tenue La Cagassais », afin d'y faire construire des hôtels particuliers et de rapport dans le but de les revendre.
Pour en augmenter la valeur, il compte les desservir par des voies publiques de qualité (cela nécessitera des opérations de nivellement de grande envergure) le long desquelles seront implantés des bâtiments publics de prestige, destinés à attirer la fraction la plus fortunée de la population.
Il meurt en 1790. Ci-dessous un portrait de Graslin
Le Théâtre Graslin
En 1783, Jean-Joseph-Louis Graslin fait procéder aux excavations et nivellement pour permettre l'installation des fondations, anticipant l'accord du bureau de la ville et celui de l'Académie royale d'architecture, qui sont obtenus en septembre 1784. L'accord de construction est donné en février 1785. La durée prévue des travaux est alors de 18 mois ; ils vont durer 4 ans
Pivot de l’organisation urbanistique de Graslin, il ouvre par un superbe péristyle à huit colonnes corinthiennes que surmontent huit muses habilement mises en valeur par l’éclairage nocturne.
Le théâtre et la place réaménagée
Christiane Bruyas et moi en septembre 1967
Sur les marches du théâtre et après le bizutage
La Cigale
Cette très belle brasserie inaugurée en 1895 conserve néanmoins son cadre authentique et des mosaïques charmantes témoins d’un genre quasiment disparu.