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Recherches généalogiques, histoires des ancêtres, souvenirs des familles Dumonceaux, Mangou, Naudin, Blais, Rudler....

Marcel Gressin, Mort pour la France

M comme Marcel Gressin

Mort pour la France

1899 – 1940

 

         Il était le mari d’une cousine germaine de mon père, Yvonne que j’ai très bien connue.

Bien sûr son nom est gravé sur le monument aux morts d’Azy sur Marne, mais je ne savais pas exactement pourquoi et comment il est mort au front.

         Pascal, un de ses petits-fils s’est penché sur sa vie et ce sont ses écrits que je vous livre.

 

         Né le 29 mai 1899 à Montluçon (Allier), Marcel Gressin était le quatrième et dernier enfant d’Alexandre Gressin et de Marie Rateau.

 

Lorsque, à l’issue de ses études secondaires, Marcel fut admis à l’Ecole Normale d’Instituteurs d’Auteuil, ses parents en furent doublement satisfaits. D’abord parce que cela représentait une vraie et belle promotion sociale. Ensuite parce que le coût de la scolarité à l’École Normale était entièrement pris en charge par l’État.

 

En guise de service militaire, il fut mobilisé en 1918 mais ne participa aux combats que dans les tout derniers mois de la guerre.  Son niveau d’instruction amena ses supérieurs à l’inciter à faire l’EOR (École des Officiers de Réserve). Devenu ainsi officier de réserve (aspirant), à la fin de la guerre il poursuivit son service militaire dans l’armée d’occupation de la Ruhr, où il resta deux ans.

 

Libéré de ses obligations militaires, il commença sa carrière d’enseignant en 1921. D’abord instituteur à Paris, rue Blomet, dans l’école dont le directeur était Louis Foucart (son futur beau-père), puis à Clamart (dans l’école de garçons de la rue des Rochers), il devint professeur de français et histoire-géographie en cours complémentaire à Boulogne-Billancourt.

C’était un enseignant très apprécié de ses collègues, de sa hiérarchie et de ses élèves.

Yvonne et Marcel en 1932

Pendant sa vie d’enseignant il effectua à plusieurs reprises des périodes militaires qui lui permirent de prendre du galon : d’abord lieutenant puis, le 25 décembre 1937 capitaine de réserve.

Les demandes répétées qu’il formula pour être définitivement dégagé de ses obligations militaires furent toutes rejetées. Ce rejet s’explique probablement par la pénurie d’officiers ayant une expérience du combat. C’est ainsi qu’il fut mobilisé en 1939 comme capitaine de réserve. (photo)

 

Dès lors, son tempérament le poussa à demander à être affecté dans une unité opérationnelle plutôt que dans l’état-major comme il aurait pu y prétendre du fait de sa situation familiale (père de 3 enfants) et de son âge (40 ans). C’est ainsi qu’il fut nommé au 13ème régiment de tirailleurs algériens, préférant, disait-il, commander plutôt que d’être commandé par des cons (sic).

 

Durant le temps pendant lequel il participa aux opérations militaires, il se montra un officier très énergique, très intelligent, animé d’un très haut sens du devoir et doté d’un tempérament fort et d’un grand courage. Cela ne l’empêchait cependant pas de pester contre la médiocrité de certains de ses chefs.

 

Il est tombé au champ d’honneur le 29 mai 1940, le jour de son 41e anniversaire.

 

Dans la soirée du 28 mai 1940 il s’était porté volontaire pour aller reconnaître, avec un  autre officier, le capitaine de La Rocca, un pont sur le canal à Loos-Haubourdin, près de Lille. Au cours de cette reconnaissance, l’un et l’autre furent blessés. Le capitaine Gressin reçut un éclat d’obus à une cuisse. Le capitaine de La Rocca, également touché, put le mettre à l’abri dans une cave avant de réussir à regagner son unité.

 

Grâce aux indications fournies par le capitaine de La Rocca, le capitaine Gressin fut ensuite ramené au poste de secours. Sa blessure était relativement légère mais nécessitait qu’il soit évacué vers l’arrière pour être soigné dans un hôpital.

 

Dans la nuit du 28 au 29 mai 1940, un gros bombardement eut lieu et un obus tomba tout à côté des ambulances prêtes à partir dans lesquelles avaient été placés les blessés, dont les capitaines de La Rocca et Gressin. Tous les occupants furent mortellement touchés. C’est au petit-matin du 29 mai que les corps furent trouvés. Ils furent ensevelis dans l’après-midi dans un jardin situé face à une grosse filature.

 

Par ordre des autorités militaires, le corps du capitaine Gressin fut exhumé le 5 avril 1941 pour être inhumé dans le cimetière communal de Loos-les-Lille.

        

Le 8 mars 1948, le corps fut à nouveau exhumé pour être transporté, sur ordre du Service des Sépultures et des Restitutions des corps de Militaires jusqu’au centre de dispersion de Châlons-sur-Marne.

 Il fut acheminé ensuite vers Azy le 9 avril 1948 pour y être inhumé dans sa sépulture définitive.

 

Le capitaine Gressin fut cité à l’ordre de l’armée le 30 janvier 1942 et la République lui décerna à titre posthume la croix de la Légion d’Honneur ainsi que la croix de guerre avec palmes.

 

Ces décorations furent remises à son fils, Jacques Gressin, lors d’une cérémonie solennelle dans la cour des Invalides en présence, notamment d’Yvonne Gressin, sa veuve, de ses deux filles, Denise (ma mère) et Geneviève et de Julien Silly, mari de Suzanne Foucart, sœur d’Yvonne.

Je ne connais pas la date exacte de cette cérémonie.

 

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D
Avec plaisir! Vous pouvez m'envoyer vos coordonnées à l'adresse suivante: histoiregeo.bartholdi@gmail.com
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D
Bonjour, <br /> <br /> Au collège Bartholdi (anciennement école de la Mairie) de Boulogne-Billancourt, une plaque retrouvée lors de récents travaux et aujourd'hui installée dans le hall rappelle les noms des professeurs morts pour la France. Le nom de Marcel Gressin y figure. Voudriez-vous une photo? <br /> Cordialement, <br /> D. Castex, professeure d'histroire-géographie
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Merci beaucoup et oui je veux bien une photo. Je pourrai ainsi la transmettre à un de ses petits-fils.<br /> Cordialement<br /> Vous faut-il mes coordonnées?
C
Bonjour, Incroyable ! je découvre ce jour ce texte... nous sommes en train de trier les photos de famille du côté de mon mari et je suis tombée sur une photo de Jacques (je suppose) dans la cour des invalides. Mon mari est descendant de Marie-aimé Gressin frère aîné de Marcel. Est il possible d’être en lien avec la famille ? Merci beaucoup de votre retour ! Camille
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Bonjour<br /> J'ai tardé à vous répondre car j'étais en panne d'Internet.<br /> J'ai un cousin Pascal Mourissoux qui est un petit-fils de Marcel Gressin par sa mère.<br /> Je l'ai contacté et lui aussi trouve cela incroyable. Il fait beaucoup de recherches sur ce grand-père mort 14 ans avant sa naissance.<br /> <br /> Il m'a chargé de vous donner ses coordonnées:<br /> pascal.mourissoux@sfr.fr<br /> 06 72 60 97 50<br /> <br /> cordialement
J
je suis actuellement devant une plaque en son honneur à Clamart dans l'école des Rochers.
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Pourriez-vous m'envoyer une photo. Merci d'avance
C
encore un bel article !
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